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DE LA VILLE DE PARIS.
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et que mond. sr le Prevost des Marchans, me Claude Guyot, a remonstré à lad. compaignée la fiance que led. seigneur a en sa ville cappitalle de Paris el du prompt secours qu'il espere des habitans d'icelle qui l'ont tousjours secouru en ses affaires, et autres amples remonstrances qu'il a faict aud. peuple; et sur ce a mys la ma.tiere en deliberation et demandé l'avis à tous les assistans, chascun en particullier.
Tous lesquelz ont conclud, advisé et deliberé que, liberallement et de bonne volunté, on doibt accorder aud. seigneur jusques à la somme de deux cens qua-
rante mil livres tournois, à conslitucion de rente au denier douze, pour lesquelles led. seigneur vendera à icelle Ville, c'est assavoir dix mil livres tournois sur le grenier à sel et magazin de Paris, et autres dix mil livres tournois sur les plus valleurs desd, fermes vendues par le feu Roy cy devant à lad. Ville, en faisant veriflier et esmologuer les contractz et provisions par les Cours souveraines et Generaulx des finances, comme il est acoustumé; et neant­moings demander terme suffisant pour recouvrer lad. somme.
CCLX [CCIX]. — Amrassadeur d'Angleterre receu à Paris.
i 5 mai i55i. (Fol. 222 v°.)
Dudict jour.
Anjourd'uy ont esté receues lettres missives du Roy, dont la teneur ensuit :
19 mai i55i. "De par le Roy.
"Très chers ct bien amez, nous avons choisy et ordonné le sr dc Mandosse, gentilhomme ordinaire de nostre Chambre, pour aller au devant, conduire et acompaigner jusques là où nous serons le mar­quis de Noranthon t-), que le Roy d'Angleterre, nostre très cher et très amé bon frere et cousin, envoyé par devers nous pour aucuns grans et importans affaires. Et pourtant que nous desirons singulièrement que, par les villes et lieux de nostre Royaulme où il pas­sera, il soit gratieusement recueully et gratiffié par presens de bons vins et autres honnestetez du pays, à ceste cause, nous vous prions et neantmoings man­dons qué, passant led. marquis et sad. compaignée par vostre Ville, vous y faictes tel devoir qu'il ayt occasion de congnoistre que la bonne amytié qui est entre sondict maistre et nous s'estend de mesme
affection jusques à noz subgectz envers les siens et ce qui procede de luy; croyant sur ce ce que vous fera savoir et entendre led. sr de Mandosse, comme vous feriez nous mesmes. En quoy faisant, ferez chose qui nous sera très agreable.
"Donné au Plessis lès Tours, le xixejour de May mil vc li."
Signé: "HENRY. De L'Aubespine. "
Presens aux Amhasadeurs d'Angleterre. Suyvant lesquelles, a esté conclud et ordonné au Bureau de lad. Ville que mess™ les Prevost des Mar­chans et Eschevins yroient au devant dudit Ambas­sadeur, acompaignez de trente archers de lad. Ville et les sergens d'icelle vestuz de leurs robbes my parties et lesd, archers de leurs hocquetons; et que, après ce qu'ilz seront arrivez et logez, leur sera faict presens d'ypocras, espices et autres singularitez de lad. Ville. Ce qui a esté faict par l'espace de quinze jours ou environ.
O Une lettre de Henri II à M. de Chemault, son ambassadeur en Angleterre, datée du Plessis-Macé, le 6 juin i55i, parle cn ces termes de l'arrivée du marquis de Northampton et de l'état de ses rapports avec l'Angleterre : "Mons' de Chemault, j'ai reçu votre lettre du xxiic du mois passé, et par icelle sceu le partement du marquis de Noranthon, qui ja est bien avant en raon royaume, et l'attendz en bonne devotion. Depuis j'ay reçeu votre autre lettre du xxiv" dud. mois, par où j'ay entendu comme le Roy d'Angleterre, mon bon frere, et les sieurs de son Conseil ont satisfaict à tous les poincts que ces commissaires estant assemblez avec ceulx d'Escosse, n'avoient voullu passer; dont vous avez adverty le sr de Lanssac De quoy et de tant de démonstrations d'amytié que faict led. Roy d'Angleterre en mon endroict, je remetz à le faire mercier par mon cousin le mareschal de Sainct André, lequel partira dedans cinq ou six jours et ja a faict achemyner une grande partye de sa compaignye.- (A. Teulet, Relations politiques de la France et de l'Espagne avec l'Ecosse au xrf siècle, in-8°, 1862,1.1, p. 272.)
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